Tomber sur une pépite, c’est comme avoir les numéros gagnant de la loterie, c’est la promesse de lendemains heureux.
La pépite tombe du ciel, se cherche, se découvre, elle ne s’invente pas, elle est comme une opportunité divine (Alléluia) attendant d’être comprise, exploitée.
J’étais persuadé qu’en travaillant pour Anselm Kiefer, je trouverai à mon tour un filon exploitable dans la mine d’or de son atelier!
C’est ainsi qu’un jour,je commençais à mouler en plâtre des patates vulgaires qui trainaient là dans mon casier.
En les recouvrant de feuilles d’or pour mettre en valeur les plis et germes, l’aspect vulgaire et flétri se mit à briller comme une pépite. Ainsi naquirent les patates d’or.
Symbole ambigu qui entremêle aussi bien évocations paysannes avec corvée punitive,les patates d’or promettent tant bien que mal, l’espoir -palpable- d’une fortuneà récolter.
La patate devint ainsi mon sujet, un prétexte à toutes sortes d’expérimentations diverses.
Tel le mineur de fond, j’exploitais la faille, creusant jour après jour.
Il n’y a pas longtemps, interviewé à la Gare de Nantes par un journal local, le journaliste me demande s’il doit décrire mon intervention sur la sculpture des arbres en béton comme celle d’un artiste ou d’un artisan.